Christophe Soumillon

Vive Slipman!


Merci les gars , et à la prochaine. Au fait, oubliez pas le Soumi dans la dernière!
C'est sur ces paroles que je quittais deux des vétérans du turf avec qui j'avais passé l'après-midi. C'est le côté que j'aime bien sur un hippodrome. Tu demandes à n'importe qui ce qu'il voit dans la prochaine et la conversation s'engage. Il n'y a pas de barrière d'age, de sexe ou de religion. Il y a juste des "degrés", des niveaux différents de connaissance du truc. Ici, nous ne sommes pas égaux, mais on discute sans entraves. Il faut juste accepter de se dépouiller de ses "oripeaux  socio-culturels", de se fondre dans la masse. Mes deux "mannequins" supporters du Slipman ne sont pas richement vêtus, ni peut être en très bonne santé. L'un d'eux craignait que je les photographie pour me moquer. "Tu nous trouves beaux?" . Franchement, oui, d'une certaine façon. Je vous trouve de la noblesse. J'espère que vous vous verrez un jour ici, même si je sais que l'internet c'est pas votre domaine de prédilection.
Mais revenons au début de mes aventures.



Je me suis levé tôt , prévenu que j'étais de la grève SNCF.
Mais malgré mes efforts, à cause d'un double accident sur l'A6 et d'un choix douteux de mon GPS sur un itinéraire de substitution, à 9h, heure convenue du rendez-vous avec les journalistes du "Paris Turf",  j'étais toujours bloqué à un carrefour à Orly. J'ai ainsi pu voir passer le "Paris-Casablanca", le "Paris- Lisbonne", le "Paris-Conacky" et je ne sais combien d'autres. Après avoir prévenu François du "Turf" que j'étais dans la panade, et qu'il m'ait dit que Soumi n'arriverait qu'après 10h, j'ai encore regardé passer les avions.
A 10h, j'étais toujours à Orly, 300 mètres plus loin.


J'ouvre ici une parenthèse. Sans doute qu'hier était une journée spéciale, mais quelle gaspillage d'énergie humaine que les embouteillages. Quel gâchis de forces, de travail, que ces heures perdues dans la pollution. Sans parler du stress généré, car je peux vous dire que lorsque ça s'est dégagé, c'est un Slipman avec des flammes dans les yeux et consûmant le permis à points qui reprit la route.
C'est une bonne voiture la "Clio Baccara".
Avec François, on s'était tellement eu au téléphone qu'on se tutoyait. C'est très Slipéen, ça. Je suis pas encore là et je suis déja le plus connu. C'est l'histoire de ma vie (dès que je dépasse la frontière de la Megalomanie, abattez-moi s'il vous plaît). On a fait le briefing au téléphone, mes fiches sur le siège passager, en train de slalomer, le portable en mode haut-parleur. Lui il notait mes questions à l'autre bout du fil, et moi je conduisais dessus (le fil, ne le perdez pas). Mais on est pro ou on ne l'est pas et je suis sûr que mes questions ont été bien notées.
J'ai encore bien ramé avec Roland Garros (déja que le tennis, depuis que Mc Enroe a pris sa retraite,pfff..) et toutes les rues bouchées, et le temps qui filait, et François qui m'avait appelé pour me dire que Soumi était là et qu'ils commençaient l'interview. Bon, j'ai dû faucher quelques cyclistes dans le bois de Boulogne, mais necessité fait loi.
Devant l'hippodrome (enfin!) : pas de place. Evidemment, tu te doutes bien, lecteur, que je n'allais pas toucher le Graal aussi facilement. Discussion avec le "placier", Mickael, sympa, qui aux mots de passe magiques "soumillon-Paris Turf" gagnera un petit bifton en me trouvant une place sur le parking pro.
J'entre dans l'hippodrome en petites foulées gracieuses avec le sac qui ballotte dans le dos. C'est gentil, ici, me dis-je, quand soudain, sortant des brumes boulonnaises, tel un être de légende, Bernard de Croix himself. Serrage de louche, tous les deux aussi étonnés de se rencontrer là (d'autant que nous étions les seuls quidams une demi-lieue à la ronde). Il est pressé, moi aussi, justement le téléphone vibre (c'est moins agaçant).


"C'est François, t'es où?"
"En bas, avec Bernard de Croix"
"Ah, Bernard, c'est cool"
Je vous arrête un instant pour vous dire que j'ai rarement vu quelqu'un susciter autant la sympathie que Bernard. D'aucuns prétendent qu'il vient d'une autre galaxie. Je n'en serais pas surpris.
"Je l'aperçois, tiens regarde par ici, Slipy..."
Je vois François, le poursuis, il m'introduit. Nous voilà dans un de ces salons de l'hippodrome auxquels le turfiste lembda n'a, en principe, pas accès. Privilège. Je fais une photo. François me met la pression "Viens, tu feras des photos après". Je range l'appareil dans mon sac tranquillement. J'y suis, plus besoin de speeder comme un débile. J'y suis.
Je m'installe. Christophe Soumillon s'arrête de répondre aux questions pour me saluer. Je trouve ça excellent. Je lui explique que j'ai galèré comme un "sans papier" à la préfecture de Creteil pour arriver jusque là.
Je passe sur l'interview, vous pourrez la voir sur le site du turf aux alentours du 3 ou 4 Juin. J'essaye de me nourrir un peu, pas mal la salade de fruits, parceque c'est un Slipman à moitié en hypoglycémie qui pose des questions, tout blanc avec des trémolos dans la voix.
Mes impressions sur Soumi sont très bonnes. Il est pro, et il répond à tout sérieusement. C'est pas la grosse déconne mais il est vivant. Il a le regard franc. J'aime bien. Ma meilleure question (quelle naïf je fais) a été posé avant que je n'arrive. Je suis un peu dégoûté parceque j'avais préparé une accroche, un enchaînement vraiment un peu drôle, et qu'on m'a tout cisaillé.
Ma question, c'était :"Comment on repère un cheval au rond de présentation?". Par Soumi, personne n'y avait pensé. Je trouve que ça change de "Quel est votre favori dans l'Arc "et autres balivernes. Excusez moi de voir plus loin. Moralité, je sais même pas ce qu'il a répondu. Les boules.
Sur le blog, on ne félonne pas. Donc, pour vous, la question du Slipman telle que Soumillon a pu l'entendre:
"Christophe, j'ai entendu il y a quelque mois que vous déjeuniez d'un yaourt et d'un spéculos..." Il me coupe "D'un jus d'orange et d'un speculos, je n'aime pas les laitages"..."D'accord, un jus d'orange, c'est noté. Donc, lorsque j'ai vu que l'on me conviait à un petit déjeuner avec vous, j'ai un peu flippé. Les régimes, c'est dur. C'est pourquoi je vous propose, quand vous en aurez marre de ne rien manger, de devenir consultant pour "leblogduslipman.com". Je vous previens cependant que c'est assez mal payé. En revanche on s'éclate vraiment à la cantine.
Et justement, afin de voir si vous avez la pointure: comment dénicher le gagnant au rond..." Coupez! Désolé, on l'a déja faite, c'était pour vous, on croyait que..., enfin bref je l'ai dans le baba avec ma jolie question. 


Après, on a eu droit a une petite séance de dédicaces. On a eu chacun une photo et un jeu de carte, et les journalistes du Turf nous ont filé un sac avec un pépin, un polaire, une casquette et quelques autres bricoles très sympas.
Pour ma part, j'ai donné un dessin à Soumi, un peu étonné, qui ne s'attendait pas à ça. Je me suis excusé de l'avoir si mal dessiné (on dirait Pieux après 10 chutes).
"Oh, c'est quand je lance les lunettes!"


Après, on a un peu échangé, sur ses chances du jour. Notamment dans la dernière course avec "Rêve d'ailleurs", dont il nous dit qu'il aurait gagné facile avec un bon numéro de corde (il sera finalement 2°). Il nous parle aussi de Siyouni en termes élogieux (qui a gagné dans un canter aujourd'hui).



On s'est quitté joyeux, tout le monde avait le sourire. Les journalistes étaient comme des mômes, avec des étoiles dans les yeux. Il l'aiment bien, leur Soumi.
Je crois que moi aussi.
Merci à mes amis turfistes sur les photos, qui se sont gentiments prêtés au jeu. Bien leur en a pris, puisqu'en plus de l'excellent tuyau de la dernière (4.70 placé), ils ont respectivements gagnés un jeu de carte dédicacé, une casquette et un parapluie.

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